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Guitare LiveMagazineGuitare Live N° 35Knut Welsch, un luthier très inventif

Knut Welsch, un luthier très inventif

Mécaniques Freewheel

Après avoir obtenu sa Maîtrise, il s’installe à Nürnberg en tant que luthier indépendant. C’est là qu’il fait la connaissance d’un spécialiste en mécanique de précision : ce dernier se penche sur le concept élaboré par Knut Welsch pour la construction de mécaniques modernes.

D’innombrables prototypes se succèdent avant que Knut Welsch, méticuleux et perfectionniste, ne soit satisfait par le produit : c’est en 1994 que les mécaniques "Freewheel" voient le jour dans leur version définitive.

En dehors de l’extrême rigueur avec laquelle sont choisis, conçus, fabriqués et montés des divers éléments mécaniques en présence, le principe de ces mécaniques absolument exceptionnelles est simple : le cylindre qui porte la corde ne repose jamais sur le bois de la tête. Deux roulettes fixes, d’un diamètre légèrement supérieur à celui du cylindre, accueillent l’axe mobile. Cela efface totalement les à-coups induit, sur toutes les autres mécaniques, par la pression du plastique contre le bois. Finis les accordages plus ou moins approximatifs, finies les finesses de réglages qui disparaissent au milieu des imprécisions : il n’y a ni jeu, ni contrainte, ni point mort.

La motivation principale de Knut Welsch est d’en équiper ses propres guitares. Cependant, l’intérêt d’autres luthiers de haut niveau l’amène à diffuser son invention en petites séries. Mais hélas, au cours des années suivantes, tandis qu’il ne cesse d’apporter des améliorations à ses mécaniques, la fiabilité de son associé ne cesse de s’effilocher.

"Les délais ont commencé à n’être plus respectés", raconte le luthier, "les mécaniques arrivaient de plus en plus souvent mal montées ou montées à l’envers, ce qui me coûtait beaucoup de temps et de patience en révision, avant qu’elles ne soient achevées et prêtes à l’emploi ou à la vente. Le coup de grâce est arrivé en mars 2007, sous la forme d’une augmentation de 165% des coûts de construction… j’ai immédiatement interrompu notre collaboration…"

Résultat : plus de Freewheels pour les luthiers exigeants qui avaient, enfin, trouvé un objet correspondant aux standards élevés auxquels ils se tiennent ! J’ai, personnellement, acquis le tout dernier jeu de mécaniques Welsch en avril dernier. Quid de l’avenir de cette invention  ?!

"Je ne me replacerai pas en position de dépendance vis-à-vis d’un quelconque fabricant de pièces détachées" explique l’inventeur, "il faudra mettre en œuvre des moyens (financiers en première ligne) considérables pour relancer la production de manière complètement autonome."

Knut Welsch a bien évidemment déposé tous les brevets autour du design de ses mécaniques, afin, pour le moins, de se protéger des copies.

"Je vois une possibilité de financer une reprise de la production des mécanique Freewheel" explique-t-il, et beaucoup d’entre nous retrouvent le sourire : "en vendant des licences pour un autre brevet que j’ai déposé… il s’agit de mes guitares de voyages. J’espère, par ce biais, gagner en aisance de trésorerie, et pouvoir financer une reprise de la production de mes mécaniques…"

 

Publié dans le magazine N° 35 de Janvier 2008


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