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Guitare LiveMagazineGuitare Live N° 48Ce que Gregor Mackintosh pense de Paradise Lost

Ce que Gregor Mackintosh pense de Paradise Lost

Ce que Gregor Mackintosh pense de Paradise Lost

Alors que le nouvel album de Paradise Lost tarde à sortir du tuyau, nous avons profité d’avoir Gregor Mackintosh à portée de micro pour faire un point sur le répertoire de son groupe. En vingt ans, Paradise Lost s’est frotté à tellement de styles que ses différentes périodes pourraient presque constituer un line-up de festival à part entière. L’exercice n’est pas vain. Alors que les Anglais ont renoué avec leurs débuts sur leur dernier album, très dark et agressif, nous avons trouvé intéressant d’entendre ce que Mackintosh avait à dire des chansons dont il a accouché et notamment des plus « polémiques » figurant sur Host et Believe In Nothing…
Par Nicolas Didier Barriac

Quel est le morceau le plus technique de Paradise Lost ?

Gregor Mackintosh : C’est difficile car nous ne sommes pas ce genre de groupe ! Du point de vue de la guitare, je pense qu’il faut aller chercher dans les premiers albums… En tout cas en ce qui me concerne ça doit être « Embers Fire » sur Icon. Il y a aussi « Over The Madness » sur l’album éponyme qui est un peu plus technique que les trucs que je fais habituellement. Mais le style de Paradise Lost est avant tout fondé sur les chansons et leurs mélodies ou harmonies. Nous ne faisons rien d’inutile.

Quel est le titre le plus emblématique du « style » de Paradise Lost ?
Gregor Mackintosh : C’est difficile de n’en retenir qu’une mais je dirais « True Belief » d’Icon. C’est le morceau qui contient tous nos éléments caractéristiques. Je trouve que nous avons fait de meilleurs morceaux – et certains passent mieux sur scène également – mais « True Belief » nous résume tellement bien !

En vingt ans de carrière vous avez dû jouer un bon paquet de concerts. Quel est ton meilleur souvenir ?
Gregor Mackintosh : J’apprécie toujours de partir sur la route avec d’autres groupes qui ont une mentalité semblable à la mienne. Et puis jouer avec des groupes que nous avons vénérés à un moment représente toujours une forme de consécration. Nous avons à ce titre tourné avec Ozzy Osbourne en Amérique du Sud au début de notre carrière. C’était notre première vraie tournée et le fait d’être jeté directement dans le grand bain dans tous ces stades fut une expérience enrichissante. J’ai également adoré jouer aux côtés de Sisters Of Mercy. Quand j’étais ado, j’adorais ce groupe. Lors des festivals, nous rencontrons des tonnes de gens et ce sont toujours des moments privilégiés. Je repense notamment au Dynamo de 94 ou 95 qui était particulièrement énorme : 150 000 personnes, je crois ! Depuis, les festivals sont un peu plus commerciaux et je ne retrouve plus trop cette touche si spéciale de l’époque…

Et quel est ton pire souvenir de concert ?
Gregor Mackintosh : Il y en a plein ! En fait, en tournée, dès que tu commences à t’apitoyer c’est très mauvais ! Sans confort et sans ses proches, c’est facile de se laisser aller et de déprimer. Et puis parfois rien que d’assurer un show peut être ennuyeux car on n’en a pas toujours envie (rires)… Et puis il y a les impondérables… Un jour en Pologne nous jouions dans une salle assez grande et les intermittents qui n’avaient pas été payés depuis plusieurs mois balançaient du gaz lacrymogène. Nous n’étions au courant de rien… Mais c’est ce genre d’événements – qui arrivent assez souvent – qui rendent le tout mémorable (rires).

Quelle chanson possède la ligne de guitare ou le riff le plus étrange ?
Gregor Mackintosh : Hum, bonne question. « Yearn For Change » de Draconian Times pourrait sans doute convenir au même titre que « Lydia » sur One Second ou « Christendom » extrait d’Icon. Il y a toujours une ou deux « wild cards » par album, en fait. Généralement les fans les aiment ou les détestent. Pour nous, ça permet de rompre la monotonie des albums.

Y a-t-il des chansons qui t’ont surpris toi-même au moment où tu les as écrites ?
Gregor Mackintosh : Oui et c’est certainement notre meilleure chanson. Il se trouve qu’il s’agit aussi de la plus simple : la chanson « One Second ». Je n’arrive pas à comprendre comment ça m’est venu. La mélodie s’emboîte merveilleusement et pour moi ce titre est un classique instantané malgré la simplicité extrême du tout.

Y a-t-il des chansons qui ne fonctionnent pas aussi bien sur disque que sur scène ou vice versa ?
Gregor Mackintosh : Oui. Et il y a des chansons que nous avons composées spécifiquement pour le studio. Nous avons même fait un album entier de cela avec Host, notre disque le plus commercial qu’il faut écouter au casque ! Aucun morceau ne devait être joué sur scène. C’est bizarre pour un groupe de rock mais nous avons ressenti le besoin de faire cela à ce moment de notre carrière. En fait, dès qu’il y a des claviers ou des arrangements orchestraux, les titres ne fonctionnent pas trop sur scène.

Enfin, quel est le moins bon album de Paradise Lost ?

Gregor Mackintosh : Tout dépend du point de vue… Notre premier album a été fait alors que nous étions un peu trop jeunes… Mais il faut bien se lancer, après tout. Objectivement, le plus mauvais est sans doute Believe in Nothing, un disque issu d’un drôle de compromis entre le groupe et notre maison de disques de l’époque. Nous n’étions pas assez concentrés sur la musique à ce moment-là. Il y a quelques bons morceaux mais ça ne suffit pas.


Line up :
Nick Holmes (chant)
Greg Mackintosh (guitare)
Aaron Aedy (guitare)
Steve Edmondson (basse)
Mark Heron (batterie)


Discographie :
Lost Paradise (1990)
Gothic (1991)
Shades of God (1992)
Icon (1993)
Draconian Times (1995)
One Second (1997)
Host (1999)
Believe in Nothing (2001)
Symbol of Life (2002)
Paradise Lost (2005)
In Requiem (2007)



Paradise Lost – In Requiem
Century Media
www.paradiselost.co.uk

Publié dans le magazine N° 48 de Mars 2009


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