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Guitare LiveMagazineGuitare Live N° 22Lordi, le cauchemar de Drucker

Lordi, le cauchemar de Drucker

Lordi, le cauchemar de Drucker

Depuis sa victoire à l’Eurovision, la carrière de Lordi s’est envolée. Comme nous le confie Amen avant le début de cet entretien, « notre victoire a boosté nos prévisions les plus optimistes de trois ans ; nous pensions remplir une salle comme l’Elysée Montmatre en 2009 et pourtant, pour le concert de ce soir, elle est déjà complète. » C’est donc quelques heures avant le concert parisien du quintette, que nous avons causé avec leur guitariste, à visage découvert, pour récolter quelques anecdotes sur ce groupe qui continue à hanter les nuits de Michel Drucker.
Propos recueillis par Nicolas Didier Barriac

Est-ce que tu peux nous présenter le personnage que tu joues au sein de Lordi ?
Amen : Je joue une momie de l’Egypte ancienne qui s’est réveillée de son sarcophage au moment du premier album. Sur le deuxième album, on voyait plus clairement sa peau et maintenant le look a encore un peu évolué. En effet, Amen ressemble désormais à un genre de soldat-momie (rires) !

A chaque album, vous changez le look des cinq personnages ?
A. : Oui ! Nous leur donnons un coup de jeune de temps en temps. Pour The Arockalypse, les costumes ont complètement changé pour chacun d’entre nous. Mais on reconnaît tout de même les personnages de base. Généralement, nous rajoutons un peu d’expression dans les visages. Dernièrement, nous avons avons accentué la haine dans nos yeux et nos visages. Nous avons déjà réfléchi aux prochains costumes et selon toute vraissemblance, Amen devrait se retrouver avec pas mal de bagues, d’or et de bijoux provenant des vielles pyramides (rires) !

Es-tu jaloux du costume d’un des autres membres du groupe ?
A. : (rires) Excellente question ! J’aime beaucoup le costume de notre bassiste. C’est celui qui représente le mieux l’attitude rock ‘n’ roll avec cette veste en cuir !

Petit retour sur ton passé : que faisais-tu avant d’être dans Lordi à plein temps ?
A. : J’étudiais et je passais mon temps à jouer de la guitare dans différents groupes. Je rêvais d’être une rockstar ! Sinon, je suis ingénieur de formation. J’étais spécialisé dans l’Internet. Je ne suis pas un geek mais je travaillais pour le développement d’une plateforme légale de téléchargement de musique. Ca commençait à prendre forme mais depuis que nous avons gagné l’Eurovision, nous passons tout notre temps pour le groupe. J’ai également un autre groupe de musique mais avec l’actualité de Lordi je n’ai pas eu le temps de m’en occuper du tout. Ce side project, dont je ne peux rien dire, est une forme de thérapie pour moi car j’en suis le leader. Parfois ça fait du bien d’aller baiser une autre femme après des années de mariage (rires) !

Comment es-tu devenu guitariste ?
A. : J’ai reçu une guitare en cadeau de Noël quand j’avais quatre ou cinq ans. Je n’ai joué que six mois : j’étais censé donner un concert à l’école de musique et je n’ai pas eu le courage de m’y rendre. Je suis resté chez moi à pleurer et je ne voulais plus jamais entendre parler de la guitare (rires) ! Je n’ai retouché l’instrument que vers quatorze ans. En six mois, j’ai appris les accords de base et des riffs standards de metal. Je n’ai jamais aimé jouer vite ; en fait, je ne comprends pas cette démarche. Je déteste les guitar heroes comme Joe Satriani ou Steve Vai. C’est sans doute par jalousie mais c’est vrai (rires). Mon ambition a toujours été d’être un bon guitariste rythmique, rien de plus. J’admire par exemple la guitare rythmique chez AC/DC, elle symbolise tout ce que j’adore.

Il n’y a pas trop de soli chez Lordi mais est-ce que tu apprécies tout de même de les jouer ?
A. : Non, c’est un cauchemar pour moi. Je suis le seul guitariste dans Lordi donc je suis obligé de me les farcir tous (rires). Je me rappelle que pour un jeu vidéo qui n’est sorti qu’en Finlande, on m’a demandé de faire des soli de guitare pour la bande-son. C’était amusant même si ce n’était quasiment que du shred. Néanmoins, quand il s’agit d’écrire une chanson, les soli parasitent l’efficacité selon moi. Je préfère largement que l’on se concentre exclusivement sur les riffs et les mélodies. Il y a tellement de groupes dont le guitariste insiste pour avoir un solo à chaque titre que ça en devient ridicule… Pour les chansons de Lordi, je ne compose un solo que lorsqu’il est essentiel d’en inclure un. Autrement, je préfère ne pas surcharger la musique. Par exemple, il aurait été complètement idiot de mettre un solo de guitare dans Hard Rock Hallelujah.

Est-ce qu’il n’est pas parfois difficile de jouer de la guitare avec le costume d’Amen sur le dos (et sur les doigts) ?
A. : En fait, je ne mets les gants que pour les photos promos. Pour les concerts, mes mains sont simplement couvertes de maquillage et de peinture et ça ne m’embête pas du tout pour jouer. Concernant le costume, il est vrai que c’est assez rigide. Au départ, je ne pensais pas que j’arriverai à jouer dedans mais au fil du temps je m’y suis habitué. Néanmoins, je préfère toujours jouer sans le costume. Lors de nos balances avant chaque concert, je me rappelle combien il peut être agréable de ne pas avoir ce costume sur le dos (rires) ! Franchement, mon costume est celui à l’intérieur duquel il fait le plus chaud. A chaque fin de concert, quand je retire mes bottes, il y a une flaque de sueur qui tombe par terre !

La musique de Lordi ressemble quelque peu à celle de Rob Zombie. Est-ce qu’il y a des fans dans le groupe ?
A. : Notre chanteur, Mr. Lordi, est un grand fan de Rob Zombie et surtout de White Zombie. Néanmoins, nos vraies influences sont plutôt à trouver du côté de Kiss, Twisted Sister et Alice Cooper. Beaucoup de gens nous demandent si nos héros sont GWAR ou Slipknot à cause de nos masques et nos costumes, mais en fait nous ne connaissons pas très bien ces groupes. Nous jouons du hard rock à l’ancienne. Bien entendu, Rob Zombie et nous sommes très proches musicalement. Après tout, nous avons davantage en commun avec lui qu’avec Bon Jovi ou Madonna (rires). Evidemment, nous ne cracherions pas sur une première partie de Madonna. Mais ce qui nous intéresse avant tout est de développer un show théâtral comme le font Kiss et Alice Cooper.

Pour finir qu’aimerais-tu dire à Michel Drucker par rapport à la façon dont il vous a traité pendant la retransmission de l’Eurovision ?
A. : Qu’il nous a fait un bon coup de pub ! En disant tous ces trucs sur nous, il a eu le même rôle qu’une mère interdisant à ses enfants d’accrocher certains posters dans leur chambre car ils font peur. C’est le genre de choses qui rend n’importe quel enfant dingue ! De ce fait, beaucoup de Français ont dû s’intéresser à Lordi grâce à ses commentaires un peu déplacés. Le seul truc qui m’a quand même énervé est qu’il a parlé pendant que nous jouions…

Le site de Lordi :
http://www.lordi.fi/

Publié dans le magazine N° 22 de Novembre 2006


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