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Guitare LiveMagazineGuitare Live N° 23Lacuna Coil en pleine ascension

Lacuna Coil en pleine ascension

Lacuna Coil

Auréolé de son succès américain, Lacuna Coil a franchi un nouveau cap avec Karmacode, un album se situant dans la continuité des précédents tout en étant encore plus facile d’accès, comme le démontre la date des Italiens dans la salle mythique de l’Olympia. Quelques heures avant son entrée sur scène, Marco Biazzi, un des deux guitaristes, a pris quelques minutes pour nous parler de l’actualité de son groupe, ainsi que de sa récente ascension commerciale.
Propos recueillis par Nicolas Didier Barriac

L’Olympia est la salle la plus emblématique de France et n’est pas spécialement connue pour ses concerts de metal. Quel effet cela te fait de jouer ici ce soir ?
Marco Biazzi : C’est vrai, même ma mère m’a parlé de cet endroit ! Je sais qu’il y a surtout des groupes de pop ou des spectacles qui se jouent ici mais c’est un honneur pour nous que de nous y rendre. En fait, peu importe la salle, nous aimons toujours venir en France. Hier nous avons joué à Clermont-Ferrand, et avant-hier à Bordeaux. A Paris, j’ai de bons souvenirs de concerts donnés à La Locomotive ou à l’Elysée Montmartre en compagnie de Moonspell. Je pense qu’en ce moment nous méritons d’accéder à des salles plus importantes. C’est donc avec un plaisir certain que nous allons jouer ce soir.

C’est aussi la première fois que vous venez chez nous en tête d’affiche…
M.B. : C’est vrai ! Avec Moonspell d’une part et Sentenced de l’autre, nous nous partagions l’affiche alors que cette fois-ci, nous sommes seuls avec un ou deux groupes d’ouverture. Je suis donc doublement excité ! En plus, comment ne pas ressentir une certaine émotion en voyant l’entrée de la salle avec notre nom inscrit en lettres énormes ?

Votre dernier album, Karmacode, est sorti depuis quelques mois. Qu’en retiens-tu ? Votre maison de disques plaçait pas mal d’espoirs dans ce disque ; est-ce que les retombées ont été à la hauteur ?
M.B. : L’album se vend très bien puisque nous en avons déjà écoulé 250 000 exemplaires. Ca correspond à la moitié des ventes de Comalies en quatre ans donc c’est franchement un bon score. Musicalement, nous sommes très satisfaits de l’album en particulier en ce qui concerne la production. Nous travaillons d’arrache-pied pour promouvoir ce disque car nous avons déjà tourné aux Etats-Unis avec Rob Zombie et nous avons participé aux festivals d’été. Maintenant, nous allons participer à l’Ozzfest américaine et pour la première fois nous nous produirons sur la main stage (scène principale, ndr). Nous grandissons pas à pas avec les moyens dont nous disposons. Ce n’est pas toujours simple car nous n’avons pas une major derrière pour nous financer.

Depuis quelques années, votre réputation s’est développée aux Etats-Unis. Est-ce que cela , ou les efforts qu’il a fallu faire pour y arriver, ont eu un effet négatif sur votre popularité en Europe ? Car les groupes qui peuvent jouer sur les deux tableaux à la fois sont finalement plutôt rares et généralement bien plus gros que vous (Metallica, System Of A Down, etc) ?
M.B. : Je ne peux pas me mettre à la place de nos fans mais je pense qu’ils nous soutiennent toujours autant. Au vu des concerts que nous avons donnés depuis quelques jours en Europe, je peux même affirmer que notre public européen est bien présent et très content de notre show. Les gens ici ne nous ont pas oublié même si nous avons passé beaucoup de temps à tourner aux Etats-Unis. J’aime beaucoup jouer en Europe car ici au moins il n’y a pas besoin de prendre l’avion entre deux concerts (rires) ! Et puis aux Etats-Unis, il n’y a pas beaucoup d’endroits comme l’Olympia… Même si notre concert n’est pas complet, jouer nos nouveaux titres ici va me faire très plaisir !

Quels sont tes moins bons souvenirs de tournée ?
M.B. : Je n’en ai pas tellement. Je me souviens simplement d’une tournée avec Grip Inc où nous n’avions pas assez de place sur scène à cause de la batterie énorme de Dave Lombardo. Un jour nous étions dans une salle minuscule en Suisse où la scène avait la forme d’un triangle. Il était impossible de caser tout le monde sur scène et du coup l’autre guitariste et moi avons dû jouer en plein milieu de la fosse ! Nous n’avions pas de retours, juste le son de la salle ; c’était vraiment dur ! La tournée avec Lacrymosa il y a cinq ou six ans n’était pas mauvaise mais nous nous déplacions en camionnette… Je te laisse imaginer les conditions de vie que cela implique…

Revenons sur Karmacode. Il me semble que vous avez joué l’album entier avec des guitares sept-cordes. Pourquoi cette décision alors que par le passé vous n’aviez pas l’habitude d’en utiliser ?
M.B. : Pour Comalies nous avons effectivement tout joué avec des six-cordes mais en concert nous avons commencé à utiliser des sept-cordes. C’est donc naturellement que nous sommes rentrés en studio avec ces guitares-là. Nous avons pu composer des riffs totalement pensés pour une sept-corde contrairement à Comalies et cela s’en ressent, je trouve. Nous voulions un son heavy, il n’y a pas trente-six façons de l’obtenir : il faut utiliser des guitares à sept cordes.

Chez Lacuna Coil, la chanteuse Cristina Scabbia est fortement mise en avant dans les médias. Avec (ou sans, d’ailleurs) Andrea Ferro, elle répond à la majorité des interviews et la majorité des fans ne s’intéressent qu’à elle…
M.B. : (me coupant) Elle n’est pas la seule à faire des interviews puisque je réponds à tes questions (rires). Aux Etats-Unis, je te garantis que les médias s’intéressent à tous les membres du groupe et pas seulement à Cristina. Maintenant il est vrai que globalement c’est le membre du groupe qui passionne le plus les fans. Mais c’est normal car elle est la chanteuse et c’est la seule fille du groupe. Le contraire serait plus étonnant, non ?

Est-ce que tu vis bien le fait de ne pas toujours être sur les feux de la rampe comme le sont la plupart des guitaristes d’autres groupes de metal ?
M.B. : Un vrai fan de Lacuna Coil aime le groupe en tant que tel et ne s’intéresse pas aux individualités. Cristina polarise l’attention mais, en définitive, tous les gens ne veulent qu’une chose : de la bonne musique.

Si tu devais éditer une mini-compilation quatre ou cinq de tes morceaux fétiches, qu’inclurais-tu ?
M.B. : Hell’s Bells d’AC/DC car c’est un de mes groupes préférés. J’aime leur groove. Nous utilisons souvent leurs morceaux avant de monter sur scène pour nous donner de l’énergie. Ensuite, Domination de Pantera car Dimebag Darrell est mon héros. J’aimerais aussi mettre un truc de fusion/jazz à la Allan Holdsworth. Ce gars est totalement unique. Il a été très inventif à la guitare bien qu’il ne soit pas guitariste à la base. Sa main est extra-terrestre, je pense (rires). Enfin, je pense que je mettrai Future Breed Machine de Meshuggah. C’est une chanson extraite de leur meilleur album, Destroy Erase Improve. C’est une chanson technique, puissante et énergique. Elle a tout ! J’adore.

Le site de Lacuna Coil :
http://www.lacunacoil.it
Century Media - EMI

Publié dans le magazine N° 23 de Décembre 2006


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