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Guitare LiveMagazineGuitare Live N° 22Hammerfall franchit un nouveau seuil

Hammerfall franchit un nouveau seuil

Hammerfall franchit un nouveau seuil

Dernièrement, on ne savait plus trop si Hammerfall entraînait une équipe féminine de curling ou si ses membres avaient troqué leurs instruments pour une licence d’athlétisme… L’album Threshold vient à point nommé rappeler que les Suédois sont, à l’image de leur guitariste Oscar Dronjak, des heavy metalleux avant tout. Discours un brin stéréotypé –euphémisme- mais une conviction et une sympathie si grandes qu’on finit par le croire sincère.
Propos recueillis par Nicolas Didier Barriac

Vous avez récemment joué lors de la cérémonie d’ouverture des Championnats d’Europe d’Athlétisme à Gotebörg en Suède. Cette cérémonie a été télévisée dans plus de cinquante pays et vous avez joué devant des dizaines de milliers de personnes. Quels retours avez-vous eu ?
Oscar Dronjak : De très bons retours. Les gens ont trouvé ça intéressant qu’un groupe comme le nôtre s’affirme parmi le reste de la programmation, qui était très orientée vers la pop. Sincèrement, je trouve que nous avons été le groupe le plus acclamé de la soirée car nous avons été les seuls à faire bouger tout le monde. J’ai lu les journaux le lendemain et ils mentionnaient généralement que c’était un événement assez ennuyeux sauf lorsque Hammerfall a joué. Pour nous, c’était incroyable : nous ne voyions pas la fin de la foule et nous l’avons vraiment fait bouger ! En plus des gens présents physiquement, il y avait environ 250 millions de téléspectateurs : un sacré public ! C’est amusant de noter que les pages sports de pas mal de journaux parlaient de nous !

Après vos derniers clips, ce n’est plus étonnant (rires) ! Sinon, comment avez-vous choisi Natural High comme premier single ? Pourquoi ne pas avoir sorti Fire Burns Forever, le titre joué à la cérémonie d’ouverture ?
O.D. : Fire Burns Forever a été sorti comme single à télécharger il y a quelque temps déjà. Nous voulions donc prendre un autre morceau. Natural High est une chanson facile à retenir et elle posède un super bon rythme. Elle a de plus la durée idéale –peut-être juste un poil trop longue- pour passer à la radio.

Bizarrement, je trouve que le morceau éponyme fonctionne encore mieux dans ce registre…
O.D. : Il s’agissait de mon choix initial. Parfois entre la vision qu’on a d’un morceau avant de l’enregistrer et la version finale, il y a une sacrée différence en termes de mélodies, d’arrangements, etc. Threshold fait partie de ces morceaux : si on s’en tient au refrain je pense effectivement qu’il fonctionnerait en tant que single mais il y a d’autres facteurs qui font de Natural High un meilleur choix. Je n’arrive pas vraiment à expliquer pourquoi mais il faut me faire confiance là-dessus !

Votre style est assez répétitif d’un album à l’autre. Qu’est-ce qui change avec Threshold, selon toi ?
O.D. : Pour Threshold, je suis très satisfait de la production car elle possède une très forte énergie. La dernière fois, nous avions déjà essayé de faire cela mais nous n’avions pas complètement réussi. J’aime bien résumer Threshold en disant qu’il botte le cul car c’est vraiment ce que je retiens ! Charlie Bauerfiend, notre producteur, est entièrement responsable de cela car il a été cherché l’énergie qui résidait à l’intérieur de nous. Threshold n’est pas un album de rock ‘n’ roll mais il a un feeling rock ‘n’ roll et c’est ce qui me plaît.

Pourtant à l’exception du premier album, on ne peut pas dire que vous changiez radicalement la manière de produire vos disques… Ils ont toujours été assez énergiques, non ?
O.D. : On ne peut pas comparer avec le premier album car nous n’avions que seize jours pour enregistrer et mixer donc il n’y avait aucune production du tout. De plus, en tant que groupe, nous n’avions aucune expérience du studio jusque-là. Les albums suivants ont selon moi des productions extrêmement différentes. Le son de Legacy Of Kings et de Renegade n’ont pas grand-chose à voir, par exemple. Mais entre Renegade et Crimson Thunder il y a également une progression immense. Threshold a pour moi la même optique que celle de Crimson Thunder mais notre vision est plus précise et nettement plus perfectionnée. L’énergie présente sur Chapter V : Unbent, Unbowed, Unbroken et Threshold n’était pas de la partie sur Crimson Thunder. Chaque album nous représente à un moment de notre carrière donc il n’y a pas de raison d’avoir des regrets. C’est pour cela que je suis content de chacun de nos albums ; j’en suis fier.

Il n’y a donc aucune chance qu’un jour vous réenregistriez votre premier album comme cela se fait de temps en temps ?
O.D. : (hésitant) Nous avons quelques idées pour faire de nouvelles versions d’une ou deux chansons… mais juste pour le fun. Je ne pense pas que nous ferions un album entier. Je sais que Dimmu Borgir l’a fait mais ce n’est pas notre truc. En ayant recours à ce genre d’idées, on annonce clairement qu’on est en panne d’inspiration et qu’on n’a rien d’autre à proposer que des vieilles chansons revues et corrigées.

Oui, mais ça peut être une manière de faire un best-of un peu plus intéressant… Gamma Ray avait fait cela il y a quelques années, et c’était plutôt réussi.
O.D. : Tu as raison, c’est une excellente manière de voir les choses. Mais franchement cela m’étonnerait que nous fassions plus d’une ou deux chansons. Je ne sais pas encore exactement pour quel support nous les sortirons mais sûrement pour un EP ou en tant que morceaux bonus pour un album.

Vous fêtez vos dix ans l’année prochaine. Est-ce ces réenregistrements pourraient être liés à une quelconque manière de marquer ce cap ?
O.D. : Tout à fait. Nous allons faire quelque chose, certainement. A ce jour, rien n’est encore planifié à 100% mais nous avons des idées déjà très précises et effectivement ces nouvelles versions devraient en faire partie.

Tu n’es pas impliqué dans des projets parallèles comme la plupart des autres membres du groupe…Est-ce que Hammerfall satisfait totalement tes ambitions artistiques ?
O.D. : Oui, je suis satisfait à 100%. Joacim Cans a fait son album solo mais pour moi ce sont les albums de Hammerfall qui constituent mes albums solo. Si j’enregistrais un disque solo, il sonnerait exactement pareil. Je n’arrive pas à m’imaginer écrire une chanson qui soit complètement différente du style d’Hammerfall. Bien entendu, je pourrais y arriver mais mon domaine de prédilection est le heavy metal. C’est ce que je suis et ce que je fais donc ce n’est pas la peine que je m’éparpille. Autant que je me concentre sur le groupe afin de proposer les meilleurs albums possibles. Si je faisais comme Luca Turilli, dont les albums solo sonnent presque comme du Rhapsody, je me sentirai coupable envers Hammerfall.

Le site d’Hammerfall (label Nuclear Blast / Nocturne) :
http://www.hammerfall.net

Publié dans le magazine N° 22 de Novembre 2006


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