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Guitare LiveMagazineGuitare Live N° 35Popa Chubby, le bluesman qu'a pas le blues

Popa Chubby, le bluesman qu'a pas le blues

Popa Chubby, Le bluesman sans blues

Avec un nom comme Popa Chubby (« pop a chubby » signifiant bander en anglais), on ne peut pas s’attendre à beaucoup de subtilité. Toutefois dans les loges de l’Olympia où le guitariste nous a accordé un « entretien », on touche le fond. Visiblement plus occupé à dessiner des doigts d’honneur (sic) pour faire rire quelques amis, Ted Horowitz n’a que faire de nos questions et ne répond qu’à une dizaine d’entre elles par autre chose que par un hochement de tête. Compte rendu d’une entrevue aussi pénible à réaliser que le concert du soir, un massacre des titres de Jimi Hendrix…
Propos recueillis par Nicolas Didier Barriac

Tu donnes depuis quelque temps des concerts en hommage à la musique de Jimi Hendrix. Tu avais en tête de faire un show-hommage sur un artiste puis tu as décidé de te focaliser sur Hendrix ou est-ce que tu avais délibérément choisi de reprendre son répertoire ?
Popa Chubby : En fait, depuis longtemps je joue quelques titres de Jimi Hendrix dans chacun de mes concerts. A chaque interprétation, ces titres provoquent de bonnes réactions de la part de la foule et le public m’en réclamait toujours davantage. Ce sont donc les fans qui sont à l’origine de ces concerts particuliers comme celui que je donne aujourd’hui à l’Olympia.

J’imagine que ton public réclame souvent des reprises, pas forcément du Jimi Hendrix exclusivement, si ?
P.C. : Pas spécialement. On me demande souvent de jouer du Rory Gallagher, par contre. Je ne sais pas du tout pourquoi par contre. Peut-être parce que ma guitare ressemble à la sienne ? J’aime bien ce qu’il a fait mais je n’ai pas du tout le même jeu donc je ne préfère pas trop m’y frotter. En revanche, pour Hendrix c’est nettement plus simple car je joue ses chansons depuis que j’ai commencé à apprendre l’instrument.

Comment as-tu choisi les reprises que tu joues chaque soir ?
P.C. : Il y a beaucoup de chansons, effectivement, et c’est dur de choisir. En fait, je ne me prends pas trop la tête avec ça et j’opte simplement pour celles que je préfère. Point barre.

J’ai en tête un concert où tu as joué une reprise d’Ace Of Spades de Motörhead. C’est un groupe que tu apprécies ?
P.C. : Les Allemands adorent Ace Of Spades. Je ne sais pas si ce titre aurait le même impact sur le public français (rires). J’adore Motörhead. En fait, j’aime beaucoup le hard rock, surtout les vieux groupes comme Black Sabbath, Deep Purple ou Led Zeppelin. Dans les trucs plus « récents », j’apprécie Metallica ou Pantera.

A quel moment est-ce que tu t’es mis à préférer le blues ?
P.C. : Jamais (rires). Je n’ai jamais compris pourquoi et comment les gens m’ont rangé dans la case « blues ». Je me suis toujours considéré comme un joueur de rock. J’ai grandi en écoutant des groupes qui mélangeaient le blues et le rock mais c’est tout.

Que penses-tu d’un guitariste comme Zakk Wylde ? Tu te sens proche de lui, d’une certaine façon ?
P.C. : Mmmmh. Je préférais Randy Rhoads… Il mettait mieux en valeur Ozzy Osbourne. Je n’ai jamais joué avec Zakk mais ça pourrait être cool.

Sinon, j’ai lu que tu aimais le hip hop également… Voilà qui est plus surprenant…
P.C. : Plus que le hip hop, j’aime le gangsta rap. J’adore les trucs de la West Coast comme Dr. Dre, Snoop Dogg et toute la clique.

A quand des reprises de gangsta rap dans tes concerts ?
P.C. : Jamais. Mais je suis quand même extrêmement influencé par cette musique. C’est assez marrant à écouter.

Sur Deliveries After Dark, tu joues le thème du Parrain. Comment cette idée t’est venue ?
P.C. : Par hasard. J’ai commencé à jouer ce truc en soundcheck. Ca n’a rien de blues. Pour moi, c’est une chanson de surfers (rires). De toute manière, ça n’a aucune importance car les étiquettes musicales ne servent à rien. Je joue de la musique. Point barre. Si quelqu’un veut savoir quel genre de musique je joue avant d’acheter un de mes disques, il n’a qu’à l’écouter car il n’y a que deux styles de musique : celle qu’on aime et celle qu’on n’aime pas.

Qu’est-ce que tu n’aimes pas, par exemple ?
P.C. : Une grande partie de la musique pop. Je hais les trucs commerciaux.

Tu as commencé par jouer de la batterie. Pourquoi avoir laissé tomber pour apprendre la guitare ?
P.C. : Je ne me rappelle plus vraiment. C’était simplement dur de jouer de la batterie là où j’habitais. La guitare était plus facile à ranger… J’ai commencé sur une guitare acoustique toute pourrie. J’adore encore la guitare acoustique d’ailleurs et j’aimerais bien en jouer sur scène mais c’est difficile de la faire sonner comme il faut en concert. Il y a souvent trop de larsen.

Est-ce que tu collectionnes les guitares ?
P.C. : Pas vraiment. Mais j’adore l’objet en lui-même. Néanmoins, ma préférée reste quand même ma Stratocaster 66. Il n’y a pas mieux.

Dernière question : quels sont les morceaux de ton nouvel album, Deliveries After Dark, dont tu es le plus fier ?
P.C. : Généralement quand on sort un nouvel album, on veut jouer un maximum d’extraits sur scène mais on a du mal à le faire car on n’est pas encore très à l’aise avec tous ces nouveaux morceaux. Pour Deliveries After Dark, ce n’est pas pareil. Nous avions joué énormément de titres sur scène avant de les enregistrer en studio. Le groupe et le public ont apprécié donc très franchement je pense que je vais tous les jouer pendant encore un moment et je suis fier de l’ensemble du disque. Ca tombe bien car je commençais à en avoir un peu marre du « back catalogue ».

Popa Chubby – Deliveries After Dark
Dixiefrogs Records – Harmonia Mundi
www.popachubby.com

Publié dans le magazine N° 35 de Janvier 2008


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