De l'ouverture à la finalité

Se connaitre pour avancer dans sa musique

Longtemps j'ai cru et même suggéré à mes élèves qu'il fallait, pour devenir un musicien acceptable (déjà cette notion me semble complètement idiote, on commence bien), se concentrer sur une forme de musique et d'exécution instrumentale.
J'ai, moi même, avec cette idée en tête, lutté contre une espèce de nature qui revenait au toujours au grand galop. J'aime les rythmiques metal à couper au hachoir, avec un puissant et sanglant aller simple : je me lançais à corps perdu dans le travail et l'affinage de cette technique.
Mais bientôt mon amour pour les ternaires bien lents du blues revenaient à la charge m'empêchant de me concentrer pleinement dans l'art de la main droite Hetfieldesque.

Le processus se reproduisant à l'infini, j'ai commencé à me demander ce qui clochait.

Voguant du blues à la guitare classique, du metal à la pop la plus sirupeuse, ou du folk le plus simple au rock prog le plus barré, il a fallu à un moment se faire à l'idée que je ne consacrerais jamais ma vie à un style.
Pire, je n'excellerai jamais dans un style comme certains grands musiciens que j'idolâtre.

Malgré les excellents professeurs qui m'ont accompagné tout au long de ma vie musicale, aucun ne pouvait me donner la réponse. Quelle musique servir ?
La réponse, ils ne pouvaient pas l'avoir car elle était trop personnelle et trop fluctuante pour être une vérité édictée.
La vérité, pour moi, comme pour vous, c'est la somme de ce que vous êtes. Un professeur peut sublimer les envies que vous avez, les moods que vous ressentez, mais pas vous donner une orientation artistique. Un professeur vous offre les clefs pour vous sortir de situations compliquées, mais ne peut pas vous dire de jouer tel ou tel musique. Il peut au mieux vous faire découvrir des choses que vous intégrerez plus tard, immédiatement ou jamais.

Ne culpabilisez jamais d'avoir envie de jouer un petit accompagnement pop et la semaine suivante de tenter d'improviser sur une grille fusion des plus complexe.
Ne sacrifiez pas votre désir de solo slow hand, à l'envie d'excellence technique.

Toutes ses choses doivent cohabiter et collaborer pour qu'au final ce soit votre son qui sorte de du haut-parleur. Le plus beau cadeau que vous pouvez vous faire, c'est de ne jamais ignorer la petite voix qui vous souffle des idées qui pourraient, au premier abord, vous paraître saugrenues.