Pierre Chérèze, une guitare ouverte sur le monde

Pierre nous montre comment utiliser la barre de vibrato sur des harmoniques. Il tient la tige entre les deux derniers doigts de la main droite, et la presse ou la tire en se guidant avec l’index. La tige ne sert pas seulement à créer un effet de vibrato, mais à créer des transitions entre les notes. On peut anticiper en relevant la tige avant de jouer la première note, mais attention à la justesse.

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Pour finir, je lui pose mes trois questions habituelles… et là aussi, il ne me reste plus qu’à cueillir…

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Guitare Live, multimédia d’avant-garde, est fréquenté par toutes sortes de guitaristes. Qu’aimerais-tu dire aux débutants, aux avancés, aux professionnels ?
Pierre Chérèze : Pour un guitariste musicien, il est nettement plus important d’avoir l’oreille relative que l’oreille absolue.

Avec l’oreille relative, on a la sensation des notes, de ce qu’exprime un intervalle émotionnellement. Cela peut aller de la joie à l’extrême tristesse ou la mélancolie, en passant par la violence.

Pour moi, la violence s’exprime par la septième et la quinte bémol.
La tristesse par la tierce mineure.
La mélancolie par la seconde mineure
La neutralité, par le majeur, équivalent d’accord parfait.

Pour développer l’oreille relative, il faut raconter une histoire en improvisant.
En improvisation, tout dépend et découle de la note jetée au début de l’histoire… par exemple, la quarte basse représente la vibration douce de mon être (exemple : Gospel Old Man River).

Ton pire moment guitaristique ?
Lorsque je voulais être le meilleur… c’est là que j’ai vécu le pire cauchemar de ma vie. C’était l’époque où je croyais qu’il n’existe qu’un seul monde, qu’une seule réalité et une seule aune universelle à laquelle il faut se mesurer.

Ton meilleur moment guitaristique ?
Pierre Chérèze : Lorsque j’ai cessé de vouloir être le meilleur. Lorsque j’ai compris que chacun porte un monde en lui, et qu’il est bon. Et que vouloir y être le meilleur est absurde, puisqu’il n’y a pas de concurrent !

J’ai compris que ce que la mère nous donne, c’est la survie ; mais que la vie, tu te la donnes toi-même. Autrefois, je croyais devoir me confondre avec le monde, aujourd’hui, j’ai conscience de le porter en moi, d’être un serviteur de la vie.

C’est cela que j’appelle l’état sans état (voir mon prochain album) C’est comme le paradis terrestre, c’est comme le centre d’un cercle : ça n’existe pas, mais ca fait exister.

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Extrait audio :

Pierre Chérèze (guitare) en répétition "Jeff Beck" avec François Causse (batterie) et Marten Ingle (basse) :

Le nouveau mini album de Pierre Chérèze, "Ultime décision" est disponible sur www.pierrechereze.com (extraits audio disponibles dès à présent).

Le site de Pierre Chérèze :
http://www.pierrechereze.com

Texte, photos et vidéos : André Stern a.k.a Amidala