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Guitare LiveMagazineGuitare Live N° 29Marilyn Manson, rock et provocations

Marilyn Manson, rock et provocations

Marilyn Manson, rock et provocations

Marilyn Manson est un véritable phénomène depuis que le grand public le découvre avec sa reprise de Sweet Dreams (Eurythmics). C'est l'un des rares artistes controversés à afficher une telle réussite commerciale. Sa horde de fans, qui l’adorent comme un gourou, devient de plus en plus vaste à chaque sortie d’album. Et ça tombe bien, ce début de mois de juin voit l’arrivée de son nouveau disque (Eat Me, Drink Me) : une galette qui promet, comme d’habitude, de s’attirer les foudres des associations parentales américaines.
Par Nicolas Didier Barriac

Né le 5 janvier 1969 sous le nom de Brian Hugh Warner, le futur Marilyn Manson vit mal son enfance à l’école (chrétienne tout d’abord puis publique). Après avoir écrit quelques articles en tant que journaliste musical, il choisit par la suite son pseudo de scène en contractant le prénom de Marilyn Monroe et le nom de famille de Charles Manson. Il donne ainsi le ton sur ce qu’il considère comme de véritables figures de la culture américaine : Manson sera choquant et sans concession. Quant aux musiciens qui l’accompagnent ou l’ont accompagné, certains de leurs pseudos font référence à des tueurs en série (Ginger Fish (Kenny Wilson) à la batterie, Madonna Wayne Gacy à la batterie et aux claviers, Gidget Gein à la basse ou encore Sara Lee Lucas à la batterie).

Pas étonnant donc qu’un des buts avoués de Manson lorsqu’il lance sa carrière à la fin des années 80 est de repousser les limites de la censure. Le groupe, qui s’appelle alors Marilyn Manson And The Spooky Kids, se produit dans de petites salles et vend ses propres cassettes. Pourtant, déjà, les éléments théâtraux grandiloquents sont présents dans l’univers scénique de la formation. En 1993, Trent Reznor de Nine Inch Nails est impressionné par la vision artistique de Manson et il le signe sur son label Nothing. L’année suivante, Marilyn Manson And The Spooky Kids ouvre pour Nine Inch Nails. 

C’est aussi cette année-là que Manson se rapproche du Dr. Anton Szandor LaVey, le fondateur de l’Eglise de Satan, et devient même Révérend de cette église ! Du côté des concerts, les performances sont plutôt explicites et font parler d’elles à tel point qu’il est parfois difficile de savoir ce qui rélève de la réalité et de la fiction. En 1997, quelques concerts ont en tout cas été annulés pour cause d’ " immoralité" et d’un "usage inapproprié d’animaux sur scène. La légende veut que Manson ait lançé des poussins et/ou des chiots dans le public pour qu’ils y soient massacrés.

D’autres histoires rocambolesques ont circulé à propos de l’androgyne. Une des plus célèbres concernait sa volonté de se faire retirer la colonne vertébrale afin de pouvoir pratiquer une auto-fellation… L’évangéliste Johnny Lee Clary a même cité cet exemple pour prouver l’esprit tordu de Manson. Mis en cause dans la tuerie de Colombine et accusé d’avoir influencé par sa musique et ses textes les deux meutriers, il revient dans le documentaire de Michael Moore, Bowling For Columbine, sur ces accusations et apparaît posé, réfléchi et explique qu’il aurait souhaité entendre ce que les deux adolescents avaient à dire puisque personne ne semblait intéressé par leurs motivations...

Plus concrètement, en 1994, suite à un concert où il s’est fait remarquer pour exhibitionnisme, Manson fera un tour en prison pour attentat à la pudeur et garde un souvenir cuisant de cette expérience. En 2001 sur la tournée de Holy Wood (In The Shadow Of The Valley Of Death), ce dernier a été provoqué le scandale lors d’un concert en se frottant de manière… sexuelle à un membre de la sécurité.

Artiste complet, acteur, il a joué de petits rôles dans Lost Highway ou Jawbreaker. Il s’adonne aussi à la peinture professionnellement, Marilyn Manson ne manque jamais une occasion de se mettre en évidence. Porté aux nues par les avocats de la liberté d’expression et reprimé par l’Amérique conservatrice, il se situe dans la lignée d’artistes provocateurs et lettrés comme Alice Cooper dont la musique passe souvent au second plan en s’effaçant au profit d’un propos qui, il faut bien le reconnaître, au fil des ans devient de plus en plus prévisible et de moins en moins irritant.

 

Discographie :
Portrait Of An American Family (1994)
Smells Like Children (1995)
Antichrist Superstar (1996)
Remix And Repent (1997)
Mechanical Animals (1998)
The Last Tour On Earth (1999)
Holy Wood (In The Shadow Of The Valley Of Death) (2000)
The Golden Age Of Grotesque (2003)
Lest We Forget (2004)
Eat Me, Drink Me (2007)

Eat Me, Drink Me (Polydor – Universal) dans les bacs
En concert à Paris Bercy le 5 juin et le 11 juin au Rockhal de Luxembourg

Photos : Gaëlle Ghesquiere
http://www.gaelleghesquiere.com

Site Officiel de Marilyn Manson :
www.marilynmanson.com

Publié dans le magazine N° 29 de Juin 2007


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